Palo Alto - James Franco


 
On sait que les personnalités aiment se divertir dans leurs activités. Ainsi des sportifs écrivent des livres, présentateurs télé et comiques se laissent aller à pousser la chansonnette, certains chanteurs montent sur les planches de théâtre et les auteurs de bande-dessinée s’essayent au septième art. Inutile de préciser que nombre de ces tentatives ne sont que purs caprices qui se soldent dans bien des cas par des échecs cuisants (Philippe Risoli et Elie Semoun – entre autres – en savent quelque chose). Il est donc légitime d’accueillir ce genre de démarche suspecte avec une certaine frilosité.
Ainsi, semble-t-il normal d’être dubitatif lorsque paraît Palo Alto, premier livre de James Franco. On sait que l’acteur est au faite de sa renommée, notamment depuis son premier rôle dans le film de Danny Boyle, 127 heures. Cette crédibilité littéraire est d’autant plus suspecte lorsqu’on lit la quatrième de couverture qui nous présente Franco comme étant acteur, producteur, réalisateur, écrivain, artiste, tourneur-fraiseur, etc.
 Cependant, une fois la lecture de cet ouvrage achevée, il faut concéder qu’il s’agit là d’une des bonnes surprises de cette rentrée littéraire. Franco transforme l’essai, a des choses à raconter et sait les écrire de manière plaisante.
Contrairement à ce qui est inscrit sur la couverture du livre, Palo Alto n’est pas un roman mais un recueil de nouvelles dans lequel sont retranscrites les errances d’une jeunesse américaine désœuvrée, éprise d’ennui et de violence. On y trouve ici lycéens et lycéennes en perte de repères qui prennent un malin plaisir à esquinter leur jeunesse et la marquer de traces indélébiles. Alcool, drogue, sexe et brutalité sont donc de la partie. Autrement dit, le tout n’est pas d’une originalité transcendante au niveau des thématiques abordées (on pense à Bret Easton Ellis, notamment à Zombies), mais récits et dialogues sont menés de façon séduisante et certaines images et autres réflexions savent se révéler intéressantes.
Pour tout bémol, on notera le travail pour le moins bâclé de l’éditeur. A-t-on lu le livre chez Michel Lafon ? Autrement, comment expliquer le fait que Palo Alto soit estampillé comme étant un ‘roman’ ? Et comment justifier les fautes peu nombreuses certes mais pour le moins grossières qui entachent les récits ? D’autre part, la quatrième de couverture, outre le fait d’être peu engageante, révèle des informations erronées concernant les nouvelles proposées.
Quoiqu’il en soit, Palo Alto demeure un bienfait littéraire. Franco ne fait pas dans l’originalité, mais se fait plaisir. Le plaisir est partagé, c’est là le principal.

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