Bukowski en quelques ouvrages
Un
peu (beaucoup) dans le prolongement de ma vidéo concernant « Sur
l’écriture » de Charles Bukowski, voici une petite sélection d’ouvrages
du père Buk à consommer avec la modération de rigueur.
Ces
dernières années ont vu fleurir les parutions posthumes du vieux Buk,
notamment chez Grasset qui a publié dans la foulée « Le retour du vieux
dégueulasse » (2014), puis « Un carnet tâché de vin » Grasset (2015). Si
le premier est un recueil de nouvelles telles que l’on avait l’habitude
d’en lire chez Bukowski, comme c’était le cas dans les « Contes de la
folie ordinaire » ou dans « Au sud de nulle part » entre autres, « Un
carnet tâché de vin » présente, lui, des écrits un peu plus épars, en
mode fond de tiroir (nouvelles et chroniques, considérations sur la
littérature…).
Mais outre Grasset, ce sont les éditions 13e
Note qui se sont illustrées dans le registre bukowskien en publiant
« Sheakespeare n’a jamais fait ça ». Pour rappel, les éditions 13e
Note étaient quand même une foutue maison d’édition qui a publié des
bouquins de Dan Fante, de William Burroughs, le « Raging Bull » de Jake
Lamotta, ou encore le « Drugstore Cowboy » de James Fogles (qui a
d’ailleurs donné lieu à une adaptation cinématographique en 1989 avec
Matt Dillon, un film dans lequel William Burroughs himself tenait un
rôle de prêtre dealer si mes souvenirs sont bons). Bref, 13e
Note, c’était une superbe maison d’édition mais qui publiait pas mal de
choses en rapport avec la drogue, la violence, bref, pas mal de noirceur
en somme, des sujets pas toujours très jouasses, et des textes pas
toujours très abordables, ce qui explique peut-être que ces éditions
peinèrent à trouver leur public et peut-être aussi à le garder. Après,
d’un point de vue matériel, les bouquins étaient des petites merveilles.
A noter que fin 2015, le stock des éditions 13e note avait
été racheté par la librairie le Monte en l’air à Paris, à voir ce qu’il
en ait, m’étonnerait qu’ils aient écoulé tout leur stock, mais avis aux
bibliophiles parisiens curieux, n’hésitez pas à passer dans cette
librairie pour voir ce qu’il en est à l’occasion. Fin de la parenthèse.
Reste que contrairement à la large majorité du catalogue de 13e
note, ce « Sheakspeare n’a jamais fait ça » a pu jouir d’une version
poche dans la collection points. Dans une édition un peu particulière,
un peu plus large qu’un point standard car ils ont conservé les photos
qu’il y avait à l’intérieur.
Car
« Skeakspeare n’a jamais fait ça » avait été une espèce de carnet de
voyage de Bukowski à l’occasion d’un petit road trip européen en
compagnie de sa femme et du photographe Michael Montfort,
l’occasion pour lui de revenir en Allemagne, terre de ses origines.
L’occasion également pour lui d’asseoir sa notoriété hexgaonale à
travers sa participation à l’émission de Bernard Pivot Apostrophes. Tout
le monde se souvient de ce passage durant lequel, imbibé, l’auteur des
contes de la folie ordinaire n’avait eu de cesse de parasiter le bon
déroulement des choses en marmonant des borboygmes durant toute
l’émission, ce qui avait provoqué l’ire de Cavanna, pourtant admirateur
de l’écrvain américain. Celui-là l’avait même sympathiquement menacé
avec son « Ta gueule Bukowski, je vais te foutre mon poing dans la
gueule ». Passage mémorable donc. Mémorable ? Pas pour Bukowski lui-même
qui y fait vaguement allusion dans son récit, trop imbibé qu’il devait
être pour en avoir un souvenir net.
Un très bon bouquin posthume, donc.
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